Pratique de la distanciation sociale lors de l’entraînement de Ving Tsun… 😉 Social distancing...
La légende de Yim Ving Tsun, la femme qui créa le Ving Tsun il y a plus de 300 ans !
Beaucoup l'ignorent encore, pourtant le Ving Tsun est une discipline très ancienne, qui fût élaborée par deux femmes, à la fin du 17e siècle. Maintenue intacte durant des siècles, cette pratique martiale portant le nom d'une de ses fondatrices, est toujours enseignée dans sa forme la plus pure dans quelques écoles à travers le monde, dont Le Kwoon à Liège, Belgique.
Découvrez ci-dessous l'histoire de cette jeune femme exceptionnelle et de sa lignée, telle que racontée par Ip Man, le plus célèbre représentant de cette discipline.
Le texte original en chinois est un manuscrit écrit par Ip Man et était destiné à devenir une référence afin de réunir un jour une "Ving Tsun Fellowship". Finalement, cette association ne vit jamais le jour, mais Ip Man et ses plus proches élèves fonderont la "Ving Tsun Athletic Association", le 24 août 1967 à Hong Kong.
La traduction anglaise a été fournie par la VTAA, et la traduction française (Copyright 2008) a été réalisée par Hani Sabbagh.
La fondatrice du système de Kung Fu Ving Tsun, Mlle Yim Ving Tsun, était native de Canton, en Chine. Jeune fille, elle était intelligente et athlétique, honnête et sûre d'elle. Elle était fiancée à Leung Bok Chau, un marchand de sel de Fukien. Peu de temps après, sa mère décéda et son père, Yim Yee, fut accusé à tord d'un crime et fut presque envoyé en prison. La famille déménagea donc très loin de là, et s'installa finallement au pied de la montage Tai Leung, à la frontière entre le Yunnan et le Szechuan, et commença à y travailler. Ces événements ont eu lieu durant le règne de l'Empereur K'anghsi (1662-1722).
A cette époque, le Kung Fu devenait très puissant dans le Monastère Siu Lam (Monastère Shaolin) du Mont Sung, dans le Honan. Cela provoqua des craintes au sein du gouvernement Manchu, qui envoya des troupes attaquer le monastère, mais elles furent vaincues. Un homme nommé Chan Man Wai, qui était le lauréat de la promotion de l'examen pour le Service Civil cette année-là, et qui cherchait à obtenir les faveurs du gouvernement, suggéra un plan. Il complotta avec le moine de Siu Lam Ma Ning Yee et plusieurs autres moines, qui incendièrent le Monastère pendant que des soldats l'attaquaient de l'extérieur. Siu Lam fut réduit en cendres, et les moines se dispersèrent. La Nonne Bouddhiste Ng Mui, les moines Chi Shin et Pak Mei, le Maître Fung To Tak et le Maître Miu Hin s'échappèrent et s'enfuirent chacun de leur côté.
Ng Mui trouva refuge dans le Temple de la Grue Blanche sur le Mont Tai Leung (également connu comme le Mont Chai Har). Là, elle fit la connaissance de Yim Yee et de sa fille Yim Ving Tsun en achetant du fromage de soja dans leur épicerie, et se lia d'amitié avec eux.
Ving Tsun était alors une jeune femme, et sa beauté attira l'attention d'un tyran local. Celui-ci essaya de la forcer à se marier avec lui, ce qui préoccupa beaucoup Ving Tsun et son père. Lorsque Ng Mui apprit cela, elle eût pitié de Ving Tsun et accepta de lui enseigner les techniques de combat du Ving Tsun afin qu'elle puisse se protéger. Elle pourrait ainsi être capable de régler le problème posé par le tyran, et se marier avec Leung Bok Chau, à qui elle était fiancée. C'est ainsi que Ving Tsun suivit Ng Mui dans les montagnes, et commença à apprendre le Kung Fu. Elle s'entraîna nuit et jour, et en maîtrisa les techniques. Elle provoqua alors le tyran local en duel et le vainquit. Ng Mui partit en voyage à travers le pays, mais avant de partir, elle demanda à Ving Tsun d'honorer strictement les traditions du Kung Fu, de développer son Kung Fu après son mariage, et d'aider le peuple à travailler au renversement du gouvernement Mandchu et à la restauration de la Dynastie Ming. C'est ainsi que le Kung Fu Ving Tsun fut transmis par la Nonne Ng Mui.
Après le mariage, Ving Tsun enseigna son Kung Fu à son époux Leung Bok Chau, qui transmit ses techniques de Kung Fu à Leung Lan Kwai. Leung Lan Kwai le transmit ensuite à Wong Wah Bo. Wong Wah Bo était membre d'une troupe d'opéra qui voyageait à bord d'une jonque, que les Chinois connaissaient comme la Jonque Rouge. Wong travailla sur la Jonque Rouge avec Leung Yee Tei. Par hasard, il se trouva que le moine Chi Shin, qui s'était enfui de Siu Lam, s'était déguisé en cuisinier et travaillait à présent sur la Jonque Rouge. Chi Shin enseigna les "6.5" techniques du bâton long à Leung Yee Tei. Wong Wah Bo était devenu proche de Leung Yee Tei, et ils partagèrent leurs connaissances en Kung Fu. Ensemble ils ont relié et perfectionné leurs techniques, et ainsi les 6.5 techniques du bâton long furent incorporées au Ving Tsun Kung Fu.
Leung Yee Tei transmit le Kung Fu à Leung Jan, un médecin herboriste réputé de Fatshan. Leung Jan saisit les plus profonds secrets du Ving Tsun, et atteint le plus haut niveau de compétence. Beaucoup de maîtres de Kung fu vinrent le défier, mais ils furent tous vaincus. Leung Jan devint alors très célèbre. Plus tard, il transmit son Kung fu à Chan Wah Shan, qui me prit comme élève il y a plusieurs dizaines d'années. J'ai étudié le Kung Fu en compagnie de mes "frères de Kung Fu", tels que Ng Siu Lo, Ng Chung So, Chan Yu Min et Lui Yu Jai. Le Ving Tsun nous fut donc transmis ainsi, et nous en seront éternellement reconnaissants auprès de nos professeurs et ancêtres dans la lignée. Nous nous souviendrons et apprécierons toujours nos racines, et ce sentiment partagé maintiendra toujours nos frères soudés. C'est pour cela que je crée la Confrérie du Ving Tsun, et j'espère que mes frères de Kung Fu me soutiendront dans ce projet. Cela est très important pour la diffusion du Kung Fu.
Ip Man, Hong Kong.
(c) VTAA pour le texte original en anglais, selon le manuscrit de Ip Man en chinois.
(c) 2008 Hani Sabbagh pour la traduction française.